CONSCIENCE DE L'INCONSCIENCE

Prendre conscience de notre inconscience. L'expression est de Pierre Rabhi. L'essayiste, propagandiste de l'agro-écologie, signe la préface du tome 1 des Seigneurs de la Terre (éditions Glénat). La sortie de l'album coïncide avec la diffusion d'une éclairante émission de France 2 sur les pesticides. "Il n'y a rien de plus puissant qu'une idée dont le temps est venu", disait Victor Hugo. En l'occurrence, celle selon laquelle il est temps pour le genre humain de se préoccuper de sa propre survie. Engagé pour la protection de l'humanité et de l'environnement, Fabien Rodhain signe là son premier scénario de BD. Servi par le très, voire trop classique dessin de Luca Malisan, ce récit apporte sa pierre à la nécessaire prise de conscience des ravages causés par l'utilisation intensive des pesticides. "Il fait sa part", à l'instar du colibri de la légende dont Pierre Rabhi a fait l'emblème de son mouvement.

En la matière, "faire sa part" est d'autant plus important que les bandes dessinées traitant de sujets agricoles difficiles ne sont pas si fréquentes. A part l'excellent mais déjà ancien Rural !, de Davodeau (éditions Delcourt), les éditeurs préfèrent surfer sur le juteux créneau des BD consacrées à la production vinicole. Après In vino veritas et Le sang de la vigne (deux tomes chacun, chez Glénat), l'inusable Corbeyran vient de signer un nouveau scénario sur le Cognac, cette fois, dont le premier album, tout sauf indispensable, vient de paraitre chez Delcourt...