DEUX DÉSASTRES EN UN !

En 1940, tandis que la France connaissait une véritable débâcle, un auteur de science-fiction en imaginait une autre, à venir en 2052. Celle de la civilisation. Deux BD reviennent sur ces désastres, qui confirment ce qu'enseigne l'histoire de l'humanité : les civilisations sont fragiles, et mieux vaudrait s'en souvenir.

Pascal Rabaté doit son succès à Ibicus, une adaptation magistrale du roman éponyme de Tolstoï. Après avoir tâté du cinéma, en transposant notamment son album Les petits ruisseaux sur grand écran, le voici de retour à la BD avec La déconfiture (éditions Futuropollis).Cet album ravive la débâcle de 1940 avec une sobriété et une efficacité dignes du Tardi de C'était la guerre des tranchées. Dans un registre très différent de son joliment coloré Vive la marée (Futuropolis, 2015), Rabaté conte à l'aide d'une bichromie soignée et expressive une déroute dont le déroulement se passe souvent de mots, tant les images se suffisent à elles-mêmes. De quoi attendre avec impatience la seconde partie.

Paru en 1943, Ravage, le célèbre roman de Barjavel, s'inspire directement de l'exode de 1940 conté par Rabaté. Son adaptation (éditions Glénat) est plus tapageuse. Et moins convaincante. La séquence d'ouverture est pourtant prometteuse. Mais, au fil des pages, l'intensité et le rythme s'essoufflent. Le graphisme s'en ressent, l'intérêt pour l'histoire aussi. Ce premier tome (trois sont prévus) s'achève sur le cataclysme qui ravage la terre en 2052. La suite retrouvera peut-être le punch du début...