LA FIN DU MONDE RENAÎT

La fin du monde peut être une fin en soi. C'est en tout cas une inépuisable source d'inspiration littéraire. La bande dessinée ne fait pas exception.Des auteurs comme Auclair (Simon du fleuve), Rochette (Le transperce neige), Hermann (Jeremiah), Miyazaki (Nausicaä de la vallée du vent), Bilal (Animal'Z) ou Otomo (Akira) ont exploré le thème avec brio.

Deux parutions viennent, coup sur coup, de reprendre ce flambeau post-apocalyptique. La première est l'œuvre de Jean-Christophe Chauzy. Le tome 1 de son Reste du monde peine à convaincre. Il faut attendre la moitié de l'album et subir les effets d'une mise en page déstructurée peu inspirée pour voir le récit vraiment démarrer. La solidarité, l’entraide et l’organisation sociale viennent d'exploser sous les coups de boutoir de la faim et du désespoir, et l'on retrouve enfin le Chauzy esthète de la laideur, tant intérieure qu'extérieure, de Rouge est ma couleur, Béton armé ou encore La vie de ma mère.

Avec L'Autoroute sauvage : Kilomètre 666, pas de problème d'entame. Cette adaptation d'un roman de Julia Verlanger démarre tambour battant, et le rythme ne se relâche que rarement. L'histoire y est aussi sauvage que le titre le promet, la violence omniprésente. Le trait du Chinois Zhang Xiaoyu, dessinateur de la série Crusades, rappelle - tout en restant loin de l'égaler - celui de Corben, le très talentueux auteur de Den. Au final, le résultat est honnête, mais à épargner aux âmes sensibles.