ARZACH

D’emblée, Arzach fut un choc. Ces quelques petites histoires courtes au graphisme ultra léché, sans paroles, ont d’abord été publiées dans « Métal Hurlant ». Ce mensuel fut un véritable laboratoire de la bande dessinée moderne. Druillet, et surtout Moebius, lui livrèrent quelques-unes de leurs plus belles planches. Celles d’Arzach en furent le joyau.Le talent de leur auteur, Jean Giraud, avait déjà éclaté dans l’hebdomadaire « Pilote », avec la série Blueberry. Son sommet graphique, La Mine de l’Allemand perdu et Le spectre aux balles d’or, aurait pu être un aboutissement. Ce fut, au contraire, le nouveau départ d’une véritable carrière de créateur. D’abord sous le pseudonyme de Gir, puis sous celui de Moebius, Giraud ne cessa d’explorer les différentes facettes de son talent, d’en repousser sans cesse les limites. Le Major fatal, puis l’Incal, en sont d’extraordinaires exemples. Mais Arzach reste son coup de maître. Ce véritable ovni  a été réédité plusieurs fois par les « Humanoïdes associés ». La dernière édition, superbe, reprend les quatre brèves histoires de l’édition originale, auxquelles s’ajoutent La déviation et quelques croquis ultérieurs : à (re)découvrir.